Nous en avons assez,

Assez du bétonnage du littoral et de la destruction des zones vertes encore préservées ;

Assez des discours sur le développement durable et l’écologie en contradiction avec l’inflation de projets dommageable pour le milieu et l’écosystème ;

Assez du mercantilisme et de l’affairisme profitant toujours à la même minorité sous couvert de développement économique pour le bien de tous ;

Assez des braderies à bons comptes du patrimoine et du bien collectif au profit d’intérêts privés ;

Assez du modèle dépassé de développement axé exclusivement et tous azimuts sur le tourisme avec un seuil de saturation déjà atteint intramuros transformé en Lunapark corsaire ;

Assez de projet pharaonique comme cette verrue inesthétique en bord de mer, au beau milieu d’une zone d’habitations et raccroché à celui non moins déplorable de la résidence Reine Marine ;

Assez de la poudre aux yeux à propos d’emplois pour la plupart précarisés ou saisonniers qui n’intéresseront pas les Malouins et de la mystification concernant le centre de formation professionnelle sensé promouvoir des métiers hautement qualifiées ;

Assez de ces investissements immobiliers se faisant non pas au profit de l’aménagement du territoire et de la qualité de vie de ses habitants mais à celui d’un trust visant à s’assurer un profit maximum par l’interopérabilité et l’optimisation de ses diverses composantes ;

Assez de ces arrangements qui vont permettre de faire supporter le coût de la réalisation du parking de délestage de cette structure à la commune et non à l’entrepreneur ;

Assez de la campagne médiatique massive et du lobbying forcené diffusant les mêmes éléments de langage parfois outranciers afin de dénaturer les arguments des opposants au projet ;

Assez de ces structures hôtelières nouvelles dont le taux d’occupation incertain ne justifie pas la création de lits supplémentaires surtout avec les aléas liés aux évolutions de l’économie collaborative ;

Assez de la prétention d’un tourisme haut de gamme débouchant sur toujours plus d’exigence et de consumérisme, dénué de sens à cet endroit et découplé de l’aménagement socio-urbain ;

Assez des expertises et règlements qui s’adaptent et font la part belle au gros capital avec l’apparat d’une modernité convenue sans cohérence, perspective, ou intérêt pour la communauté ;

Assez de ce fatalisme qui nous fait nous désoler collectivement devant la transformation déjà perceptible au niveau de l’écosystème mais qui pourrait s’accommoder, selon les études d’impact, des déversements répétés issus de cette activité humaine ‘’essentielle’’ ;

Assez de cette collusion entre les pouvoirs politiques et financiers qui profite de la dispersion de la force citoyenne trop éparpillée entre les indifférents, les résignés, les opposants, les complaisants et les auxiliaires qui sont généralement aussi parties prenantes ;

Assez des manœuvres de ces forces dites de progrès qui sous couvert de désenclaver et de revitaliser Paramé ne font que multiplier des opérations de spéculations immobilières visant à libérer des espaces au centre de Saint Malo pour déverser en sub- et périurbain.

Il conviendrait de donner un coup d’arrêt à ce projet des Nielles et à reprendre un vrai processus décisionnel participatif sur des projets alternatifs.  De guerre lasse, on risque ensuite de laisser le champ libre à d’autres opérations avec leurs potentiels dommages ou confiscations comme par exemple les aménagements à venir de la Varde ou du Nicet.